Pop corn et pyjama en pilou, me voilà armée pour un bonne soirée devant une guimauverie visuelle: orgueil et préjugés. J’ai beau connaître le film par cœur je suis toujours agréablement surprise par le personnage de Monsieur Darcy. Cet homme si loin de mon ordinaire. Classe, généreux, honnête, drôle..pour tout vous avouer, j’en suis amoureuse. Mais je sais qu’il n’est qu’utopie, alors je le laisse dans un coin de ma tête avec mes autres amoureux imaginaires: Marc Darcy (bridget jones), jack sparrow, wolverine, et bien d’autres.
Mais les amours imaginaires peuvent se rencontrer aussi dans la vie réelle. C’est ce qui m’est arrivée avec D.
La première fois que mes yeux se sont posés sur D j’étais en compagnie de ma troupe de théâtre sur un siège rouge dans une vaste salle de spectacle. Je contemplais la célèbre œuvre de Shakespeare « Roméo et Juliette » et je suis tombée sur lui. Il était sur scène, en train d’interpréter le plus célèbre des amoureux. Et il était magnifique. J’étais presque jalouse de sa partenaire. Malgré tout j’étais contente de pouvoir l’admirer (le mater) du haut de mon perchoir. J’ai ri, sursauté, pleuré avec lui dans la salle noire sans qu’il n’en sache rien. Et ce fut le coup de foudre.Mais bientôt, la pièce se terminait sur un couple sans vie. Pendant les applaudissements survoltés, je me demandais s’il se doutait qu’à cet instant même, dans ce grand théâtre, une fille assise au balcon était totalement amoureuse de lui.
Le spectacle finit, je voulais attendre que D sorte des loges. Mais le père d’une amie me ramenait. En y repensant, je ne vois pas vraiment ce que j’aurais pu lui dire.
Rentrée, à l’habituelle question de mes parents « C’était bien ce spectacle? » je n’avais qu’une réponse en deux mots « le garçon.. ». Il m’obsédait tellement que je n’arrivais pas à dormir.
C’était totalement injuste. J’avais trouvé subitement l’amour de ma vie et je l’avais perdu tout aussi vite. Intolérable cruauté! Mais peu importe, je voulais tout faire pour le retrouver. Tout. Car je le sentais au plus profond de mes entrailles, nous serions parfaits ensemble. Je m’inventais déjà nos rendez vous, nos discussions, ma stratégie pour le rendre amoureux de moi.
Le lendemain j’étais plus que motivée pour le retrouver. Grâce à l’affiche du spectacle je connaissais son nom de famille (grande détective n’est-il pas?). Problème ce même nom prenait quatre pages dans l’annuaire. Je ne voulais pas baisser les bras: « je les ferai tous peu importe ». Alors que j’empoignais mon téléphone il se mit à sonner.
E (une amie de l’époque) : « Je l’ai vu en ville ».
Moi: « Alors comment il était? »
E: « Bien..il était avec son copain. »
Moi: « Tu veux dire sa copine? »
E: « non »
Moi: « Son copain genre son pote alors? »
E: « Non.. »
Moi: « … »
E: « Je suis désolée mais tu n’es pas vraiment son type je crois. »
Lever de rideau. J’étais totalement écœurée. Mon aimé aimait les hommes. Je ne l’avais pas prévu ce scénario là.
Un an après je me suis retrouvée dans la même école de théâtre que D. Il avait besoin d’une comédienne pour un monologue tragique en alexandrin. J’ai postulé directement, encore sous le charme malgré tout (oui en mode groupie carrément). Il m’a choisi (\o/) et on a commencé à répéter chez lui.
La décoration de son appartement était parfaite. A part un flyer de Shirley et Dino dans un coin (non mais comment peut-on les supporter?), nous avions les mêmes goûts..Pourquoi fallait il alors que nous ayons la même orientation sexuelle, bordel de? On a joué..et parlé. Et au fil des discussions, je me suis rendue compte qu’il était très différent de ce que je pensais. Très sympa mais pas assez pour que j’en sois amoureuse…Et là, j’ai tout compris: celui que j’aimais n’étais pas D mais Roméo. Ce crétin de Montaigu! D était (et est surement toujours) un très bon comédien. Il avait interprété ce rôle à merveille ce soir là et moi..j’étais tombée dans le piège. La grosse imbécile!
Voilà.. je ne sais pas trop comment finir ce post. Alors je vous laisse avec trois dernières anecdotes sur l’histoire D:
1) D m’a quand même draguée alors qu’il était ivre à une soirée. Mais il a fini par se taper un de mes potes. VDM
2): je l’ai vu jouer complétement nu dans une pièce et j’étais trop gênée pour le regarder (j’étais au premier rang, juste devant ..euh..)
3): Lors du monologue qu’il m’a fait jouer je devais me poignarder. J’avais tellement peur que ça fasse faux et de le décevoir, que je me suis vraiment empalée ( avec un long couteau non aiguisé) sur scène.. J’ai eu un hématome sur le ventre pendant 3 semaines…
On ne m’y reprendra plus!
Et vous ça vous est déjà arrivé d’avoir un amour imaginaire?
Je crois pas que j'ai déjà eu un amour pour quelqu'un que je connaissais vraiment pas du tout… A part les amours imaginaires habituels des films: Jack Sparrow (il met tout le monde d'accord celui-là je crois), Aramis des Trois Mousquetaires (quand j'étais petite), O'Malley des Aristochats (quand j'étais petite aussi, et interdiction de se moquer, chacun ses goûts d'abord lol).
Ca m'arrive encore parfois, mais de moins en moins souvent…je préfère directement le réel!
J’ai vraiment adoré ton article! Je m’y suis un peu reconnue, même si je n’ai jamais concrètement « connu » mes amours imaginaires. Ils sont toujours restés des rêves, un peu désuets mais toujours déraisonnés. Une chose est sûre : c’était tout sauf les hommes qu’il me fallait!
A très bientôt,
Elsa
oh que oui! et ça a duré des années!
@UCAN: Comme je te comprends, petite j'étais amoureuse de Michelangelo des tortues ninja oui oui..
@EMilie: Et tu as bien raison.. mais bon le rêve est attirant.
@Elsa: Merci beaucoup. Et oui généralement la réalité est bien cruelle quand le rêve est trop beau. Contente que mon article ait parlé à quelqu'un.
@Annick: Ahah ma pauvre. Le réveil n'a pas été trop difficile?
Ah non, pas eu ça…mais un ami imaginaire quand j'étais gamine, ça compte?!
Heu..bonne question. Tu en étais amoureuse?