Faits divers

Commençons simple mais commençons bien.. Bonne année à vous tous lecteurs!

Je vous souhaite beaucoup de bonnes choses. Je vais pas énumérer ici la liste de tous mes vœux pour chacun hein..faut pas déconner! J’ai bien des idées mais tant qu’à faire je préfère vous laisser choisir. Vous aurez qu’à dire au « dieu de la bonne année » ou à toute autre divinité/farfadet/génie du nouvel an de mettre tous vos souhaits sur ma note (sauf si vous me voulez de mauvaises choses…).

Un petit moment que je n’ai pas posté. J’avais pourtant décidé d’être plus présente ici..mais voilà que voulez vous.. la vie de ministre tout ça tout ça..

Semaine chargée..sous le ton des « faits divers ». Vous savez les « faits divers »?. Ces papiers qui dans le journal vous annoncent qu’il y a eu un incendie à Roubaix, des bébés morts congelés en Alsace et une affaire de drogue à Boulogne sur mer.. bref le bonheur à l’état pur!

Face à ce vaste programme étalé sur cinq jours, deux profils d’apprentis-journalistes se sont dessinés dans ma promo:

Ceux qui rejettent le fait divers. Ça dégoute, c’est horrible, c’est trop dur. On entend dans les rangs des phrases comme « je ne peux pas c’est trop gore ». « je trouve que ça sert à rien ça changera pas le monde ». « C’est jouer avec le malheur des gens » « Ça me débecte. »..Je vous fais grâce du reste.

De l’autre coté, il y a ceux qui se croient dans Cold Case. Ces étudiants en journalisme subissent généralement un dédoublement de personnalité. Le coté docteur Jekyll est bienveillant. Il est traumatisé (comme tout le monde) par l’affaire de la petite Cindy retrouvée morte dans une rivière. De l’autre Monsieur Hyde: le reporter-psychopathe. L’adrénaline est trop forte. Il faut mener l’enquête, interroger, raconter les faits..C’est un gros coup. On en sourirait presque.

Pour ma part, je fais clairement partie de la seconde catégorie. Je me sens Loïs Lane dans l’âme que voulez vous (sans le superman qui va avec hein…Et peut être avec un peu plus de jugeote aussi. Oui car concrètement ne pas comprendre que Superman et Clark Kent sont la même personne et hésiter entre les deux pendant dix ans le tout à cause d’une pauvre pauvre paire de lunettes.. c’est un peu gros non..? Bref je m’égare)?

Cela ne veut pas dire que les affaires ne me touchent pas. Bien au contraire. Elles me transcendent totalement. Bien sûr quand je vois au tribunal correctionnel cette pauvre âme qui commet des vols pour se payer de l’héroïne depuis la mort de son père bas oui..j’ai mal pour lui. J’ose à peine regarder quand on lui met les menottes. J’ai envie de secouer très fort l’avocat de la défense en lui demandant ce qui fout au juste!

Mais dans les pires cas, les horreurs.. mon coté policier-caché prend le dessus. C’est trop gros..trop intense. Faut écrire c’est important! En espérant bien sûr que ça aide à trouver le coupable. Et si je peux faire avancer l’enquête, trouver des éléments autres que ceux de la police, alors je ne vois pas pourquoi je m’en priverai. Même si ça peut être dangereux. Même si ça peut être horrible.

Après il y a les faits divers « drôles ». Comme ce type qui se balade avec une kalachnikov dans les rues sans se poser de questions. Bien sûr il se fait pincer par les policiers. Il s’est procuré l’arme en Espagne, elle ne fonctionne pas. Le garçon voulait juste décorer sa chambre. Il n’empêche que le délit est là.. Après tout, si vous vous pointez dans une banque avec une kalachnikov, ça aurait beau être un jouet si la ressemblance avec une vraie est forte, l’effet sera le même. Tout le monde s’allongera par terre les mains sur la tête en priant pour rester en vie.

La grande question dans tout ça..c’est surtout est ce qu’on doit mettre le nom du présumé coupable? Oui il est important de respecter la présomption d’innocence. C’est une des règles fondamentales du journalisme. Mais rien n’empêche de citer une personne en ne bafouant pas ce grand principe. Si monsieur machin est mis en examen pour faute médicale causant un homicide involontaire…est ce que je mets son nom? Je fais quoi? C’est un pouvoir énorme d’écrire sur quelqu’un dans un journal! On peut briser des vies comme ça. Ou peut en embellir d’autres bien sûr. Mais comment je prends la décision moi? C’est un problème auquel je n’ai toujours pas trouvé de réponse cette semaine. Je crois que je choisirai en fonction de la gravité des faits et des preuves.

En tous les cas c’est clair.. ces jours-ci ont été intenses pour moi. Mais aussi parce qu’à travers ces histoires s’en cachent d’autres. Des personnes moins privilégiées que nous, vivants parfois dans des conditions impensables. Et en parlant des autres encore une fois, c’est moi qui humainement en prends pleins la figure.