Humeur hivernale

Heures de sommeil: 3
Cafés dans la journée: 5
Pensées futiles: 162
Minutes de concentration sur mon cours d’institutions politiques: 9
Nombre de gros mots beuglés dans la journée: 36
Kinders maxi mangés depuis 16h pour me donner du courage : 8
Projets en préparation (pas commencés) : 7
Projets que je devrais déjà avoir terminés: 7
Argent sur mon compte: de quoi m’acheter trois pains au chocolat
Loyer à payer: 1

Voilà, voilà..
Semaine qui commence mal.. C’est officiel..j’ai un caractère de merde. Je suis saoulée par ce que je fais. Je me rend compte que plus on me donne à faire de la pratique, moins je supporte le théorique. Une journée enfermée dans un amphi avec toute cette foule, et ce prof qui me parle de façon monocorde…une ambiance qui a tendance à me rendre claustrophobe.

Le théâtre me manque. Je fais de l’improvisation cette année oui..mais ce n’est pas la même chose. J’ai envie de jouer un personnage en profondeur. J’ai besoin de crier, sauter partout, rire pour pleurer une seconde après. Désire de jouer les hommes et les femmes que je rencontre tous les jours. Pour que ça me passe..pour que ça me touche moins.

J’ai été prise au cours Florent..directement en deuxième année. Ça me donnait très envie..c’est un rêve de môme vous voyez.. Mais je n’y suis pas allée..Ma bonne conscience m’a répété qu’il était plus intelligent d’avoir un diplôme de journaliste réputé que de finir intermittente du spectacle sans le sous (pour l’instant remarquez ça ne change rien..je suis totalement fauchée..).

Entre écriture et jeu je n’ai jamais su choisir. Tout cela me vient d’une même passion au fond: raconter des histoires et m’en imprégner. Peut être pour ça que je passe du temps à lire des blogs, peut être pour ça que j’adore les contes, peut être pour ça que dès que je vois quelqu’un sur scène j’ai envie de prendre sa place pour me rapprocher un peu plus d’une histoire qui n’est pas la mienne…

En ce moment..jouer la vie des autres me manque plus que tout. Peut être parce que j’ai pris beaucoup trop de recul par rapport à la mienne. Je me comporte comme un véritable glaçon. Impression de ne plus avoir de sentiments..ou plutôt de ne plus arriver à les sortir…ça fait depuis Août que je n’ai pas pleuré..même pas devant un film..pour la petite sensible que j’ai su être c’est un exploit.

Le problème..mon problème..C’est que aujourd’hui tout me paraît fade. Sans folie qui rend les choses vivantes. Ses « tu es belle », ou « merveilleuse » ne me touche pas. Peut être parce qu’il est trop gentil? Je suis finalement le genre de fille qui aime les connards. Je l’avais déjà dit..faut que ça brûle où je fous le feu moi-même. C’est d’une stupidité je sais! Je le sais mais je n’y peux rien.

Pas envie de rester à me faire aimer..pas envie de prendre le temps qu’il me connaisse.., pas envie de lui montrer mes blessures ni mes exploits..pas envie qu’il me voit en somme..

Au final, la scène doit me manquer parce que j’y suis submergée d’émotions…Et j’ai envie de les ressentir..Je ne suis jamais autant moi qu’en jouant quelqu’un d’autres. Je n’ai pas le regret de vivre une vie linéaire..levée sept heure, rentrée 19h, un papier de 1500 signes à écrire, se faire à manger, ficher l’actualité..
Je peux être tout et n’importe quoi.. impression de vivre plusieurs histoires…pas les miennes oui..mais ça n’a pas d’importance.

Mais je me console.. je retourne bientôt interviewer des gens sur le terrain. Ils me raconteront leurs vies d’anonymes. Je mettrais mes inconnus en lumière par mes mots… en écrivant leurs histoires je m’en imprégnerai.. Et couchant sur ma feuille leurs sentiments c’est moi que je rendrais un peu plus vivante…