Parfois on tripe tout seul en relisant de vieilles conversations msn enfouies dans les méandres de son pc, ou encore de vieux mots sorties d’agenda de quatrième ou qu’on faisait passer furtivement de table en table en s’imaginant avoir été discret. De même on regarde de vieux films, de vieilles séries, on lit de vieux livres et on retrouve les mêmes sensations que la foutue madeleine de Proust qui nous aura tout de même (parce qu’il faut bien le dire ou le dénoncer c’est selon) fait chier toute nos années de lycée.
Mais je m’étonne à découvrir de nouveaux sentiments aujourd’hui en redécouvrant tout ces petits trésors d’époques révolues. Des fois je m’insurge devant tant de mots lancés à la volée et qui aujourd’hui donnent un goût amer à certaines situations. Des fois au contraire je rie en me rappelant d’anciennes envies, espoirs, volontés, souhaits qu’on pouvait avoir en étant plus jeunes, d’anciens problèmes totalement illusoires mais qui à l’époque nous semblaient être un avant goût de la fin du monde.

Je me souviens des premières rencontres, des espoirs d’une amitié éternelle totalement enfouie aujourd’hui et à l’inverse de confiance qui n’ont pas bougé, de passé commun, de véritables avancés, de parcours de jeunes filles un peu trop rêveuses qui sont devenues des femmes ou du moins des bouts de femmes.
Et puis il y a les photos…à se demander comment on a pu porter ensemble un polaire vert sapin et un caleçon bleu ciel avec des marguerites dessus (la grande classe ), parader avec des binocles plus grosses que soi-même ou se couper la frange de traviole en classe pour faire comme avec ses poupées barbies qui devenaient punk malgré elles.
Oh et le premier slow.. à la boom en colonie…il était tout mignon avec son plus beau tee-shirt et moi j’avais posé un mot sous sa porte pour être sa cavalière comme la plupart des filles de ma chambre..et on avait dansé les bras raides pour ne pas être trop proches tout de même. On oublie pas aussi le goût de sa première barbe à papa, de sa première pomme d’amour, la douleur de sa première fessé (comme de ses premières règles d’ailleurs) et le stress de son premier spectacle devant une salle remplie de monde (ou pas).
On se souvient du sourire, des embrassades, des bras, des disputes, du mal qu’on a fait à toutes les personnes qu’on a fini par perdre.
Et puis il y a les claques qu’on s’est prise, les regrets, les pleurs, les petits instants de nos vies qui semblent l’avoir froissée ou changée éternellement.
Il y aussi pour chacun la première fois qu’on a touché sa passion…qu’on a joué des notes, qu’on s’est mis dans la peau d’un personnage, qu’on a écrit son premier texte, fait son premier dessin, sa première peinture ou sculpture, la première fois qu’on a chanté en public , qu’on a osé danser, prendre ses propres photos, se lancer dans un court métrage…
Et la sensation en se couchant d’être complet, d’avoir aujourd’hui passé une excellente journée ou à l’inverse d’être vide, foutu..avant de rebondir à nouveau.
Le souvenir du premier amour, des papillons dans le ventre, de ne pas savoir quoi dire ou faire..et de s’imaginer que la prochaine fois on s’en sortira mieux alors qu’on se retrouve toujours désarmé face à une nouvelle histoire qui en vaut la peine…le premier baiser…la première fois…
Et puis si on y réfléchit bien il y a aussi la première musique pour laquelle son cœur a battu, le premier cd acheté avec ses propres sous, le premier concert, les premiers posters, tee-shirt, goodies…la première console avec ces bonshommes en forme de cube et la sauvegarde qui n’existait pas encore.
C’est un peu pour tout ça que j’écris aujourd’hui. Je ne veux pas oublier ces moments de vie quotidienne qui me mettront du baume au cœur plus tard quand je les relirais. Et puis, si ce que j’écris peu parler à quelqu’un (comme les messages d’autres bloggeuses me touchent) alors j’en serais heureuse.
Et puis il faut bien l’avouer..raconter ses rires, ses peines, ses conneries, ses looses et sa folie, ça soulage…
un jour, j'écrirai comme ça moi aussi. je donnerai aux gens des étoiles à se coller dans les yeux. parce que c'est si vivace tes textes que ça fait planer!
Des mots qui parlent à tout le monde, un concentré de grandes et de petites choses qui résument les expériences inoubliables de la vie de chacun, les joies et les peines… très bien écrit et touchant!